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Lettres Du Chapelain Peter M. O’Leary 2e SS Bn RCRI Guerre d'Afrique du Sud 1900

Chispa

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Lettres Du Chapelain Rév. L'abbé Peter M. O’Leary, 2e SS Bn, RCRI Guerre d'Afrique du Sud, 1899-1900.
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Father Peter Michael O'Leary, Roman Catholic Church…The present officers of the (8th Regiment Royal Rifles, Quebec) are: CO. Hon. Lieut. -Colonel W. M. Macpherson. Chaplains Rev. P. M. O'Leary and Rev. F. G. Scott (hon. captains)....

Père L'abbé Peter Michael O’Leary. — 2e (Spécial Service) Bataillon Royal Canadien Régiment l’Infanterie…La bataille de Paardeberg, "Montagne aux chevaux", "Dimanche Sanglant." 

Du Citizen d'Ottawa: — On dit du bien de tous les chapelains qui sont allés en Afrique avec le contingent canadien. Il est intéressant de noter que les protestants aussi bien que les catholiques font de grands éloges du Père O'Leary, le chapelain catholique romain. Il était ici, il était là, partout, et des plus bienveillants pour tous, sans égard à la croyance religieuse. A Paardeberg, le Père O'Leary a inhumé tous les morts. Un pauvre malheureux, un protestant, blessé et mourant, était assisté par le Père O'Leary. Le Citizen ajoute: — Nous nous joignons de tout coeur à cette expression d'admiration de la conduite du Père O'Leary à Paardeberg et ailleurs durant la guerre. En toute occasion, on l'a trouvé à son poste, et il a, par son caractère et son exemple, noblement fait preuve des N dit du bien de tous les chapelains qui sont qualités les plus héroïques du ministre chrétien...

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Lettre du R.P. O’Leary à son frère: — Expédition canadienne dans le Sud-africain, à bord du Sardinian, près des Tropiques. 8 Novembre 1899…Mon cher James, Comme j'aurai probablement la chance de mettre cette lettre à la poste des îles du Cap Vert, que nous atteindrons sans doute samedi, je profite des quelques moments de répit qui me sont accordés pour te donner de nouveaux détails sur notre voyage. Quand je t'ai écrit, la dernière fois, nous quittions la Pointe-au-Père, et depuis ce temps, le voyage a été très accidenté. D'abord, tout le monde semblait de bonne humeur, et, quoique nous eussions l'occasion de nous heurter souvent sur le pont, — ce cher vieux Sardinian roule si bien — il n'y a pas eu la moindre friction désagréable. C'est à table cependant, que l'on s'amuse le plus, et, si ce n'était la rude besogne qui nous est réservée à chacun de nous, nous écririons que nous prenons part à un beau et grand pique-nique....

A TABLE: —  Alla tête de notre table préside le colonel commandant et les autres officiers sont placés dans l'ordre suivant. — Lieutenants-colonels Otter, Buchan, Pelletier et S. Hughes, major Drummond, lieutenant-colonel Drury, major Lessard, aumôniers Fullerton et O'Leary, major Mc-Dougall, colonel Denison, Mlles Pope, Russell, Affleck et Forbes, ambulancières (Nurses), aumônier Almond.....

LE PREMIER CONTRETEMPS: — Notre premier contretemps s'est produit au sud de Terre-Neuve, mercredi matin. La mer furieuse a attaqué avec violence notre navire qu'elle a roulé en tous sens, brisant deux embarcations et bouleversant tout à bord. Le pont offrait le coup d'oeil le plus lamentable. Il était à peu près impossible et même dangereux d'y passer. En outre, la pluie tombait à torrents. Le mal de mer était à l'ordre du jour, et ce fut l'infime minorité qui résista au mal. Cependant, au plus fort de la tempête, je dus officier aux premières funérailles que nous avons faites en mer....

SERVICE DU DIMANCHE: — Dimanche. — La température étant un peu plus clémente, nous avons eu le service divin sur le pont. Le service catholique eut lieu à 9.30 heures, et cent vingt hommes y ont pris part. La cérémonie a été très simple; elle a consisté dans la récitation des prières du matin et dans la lecture de l'évangile du jour, suivies d'un sermon en français et en anglais. Malheureusement, une allusion que j'avais cru propice de faire à ces chers soldats sur leurs parents si loin, dont les prières ont été, sans nul doute, offertes dans plusieurs églises, pour notre sauvegarde, fut cause que la cérémonie se termina presque immédiatement. Pendant la récitation du rosaire qui suivit, plusieurs voix voilées tentaient, mais en vain, de répondre. La cérémonie se termina par la bénédiction que tous reçurent, tête nue. Depuis lundi la température est délicieuse et nous passons presque tout notre temps sur le pont....


• De Aar Camp, 500 milles au nord de Cape-Town, 4 décembre 1899. —
Eh bien! nous voilà tout de bon en route pour la gloire. Nous sommes sous les ordres de lord Methuen et nous devons faire partie du corps expéditionnaire en destination de Kimberley où les Anglais sont assiégés à l'heure qu'il est. Les Boers sont à masser leurs troupes à Spyfontein où se livrera la bataille décisive de la campagne. Sera-ce un Waterloo?...
• On a promis à nos boys de les placer au premier rang et naturellement leur chapelain ne sera pas au dernier.
Nos soldats sont fiers de cet honneur qu'on leur décerne. Ce sera leur baptême de sang. Puissent-ils s'en montrer dignes!

Le climat est horrible. Nous sommes campés avec plusieurs autres régiments dans une plaine sablonneuse, un vrai désert, entouré de rochers arides qui nous renvoient les rayons brûlants du soleil. C'est un vrai four. Puis, pour comble de bonheur, des coups de vent nous arrivent à chaque instant, soulevant une poudrerie de sable qui nous aveugle et nous étouffe. Jusqu'à présent, le métier de la guerre n'est pas ce qu'il y a de plus attrayant. Les habitants sont pour la plupart des Hollandais qui ne nous aiment pas beaucoup et des Coffres, dans leur état primitif — même quant au costume!

Modder River, 12 janvier 1900. —… Je suis revenu à Modder River, ou si vous le voulez à Magersfontein, la scène de deux des plus importantes batailles de la campagne : une victoire et une défaite, l'une et l'autre une boucherie. J'ai pu juger par moi-même de ce qu'est un champ de bataille fraîchement imprégné de sang humain. La rivière Modder est un tributaire du Vaal. D'où le Transvaal, pays situé au delà. Elle peut avoir mille pieds de large, et elle est bordée de berges hautes et escarpées; un pont magnifique qui reliait les rives avait été détruit par l'ennemi, avant l'arrivée de l'armée anglaise, et les bords opposés avaient été mis en état de défense, au moyen de tranchées savamment pratiquées par des artilleurs allemands et fourmillant d'habiles tirailleurs, dix mille au moins...

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Depuis deux mois les Boers avaient fortifié cette rangée de collines escarpées, longue de cinq milles. Ils y avaient dressé des canons de siège à tir rapide et de longue portée de huit mille verges. La plaine était couverte de fil de fer barbelé, qui, dans la demi obscurité, jetait la confusion dans les rangs serrés de nos soldats. Aussi une victoire pour l'armée anglaise aurait été un vrai miracle. Eh bien! C’est là maintenant que je suis, allant et venant au besoin, entre Magersfontein, Modder River, Enslin, Graspan et Belmont.

Dans mes voyages, je m'amuse à recueillir des souvenirs éparpillés çà et là, sur les lieux du combat. Aussi quel musée intéressant je pourrais former si je n'étais à deux mille cinq cents lieues de chez nous. C'est dans une de ces excursions, où la curiosité m'avait entraîné au delà des avant-postes que j'ai reçu pour la première fois les compliments de MM. les Boers. C'était sous la forme de trois coups de canons, dirigés assez habilement. En entendant les cris perçants des projectiles passant au-dessus de ma tête, je me suis rappelé l'affaire des Horaces et des Curiaces....

Bloemfontein, le 15 mars 1900. — Mon cher frère…Nous venons de compléter notre affreuse marche de cent milles; une qui fera époque dans les annales militaires. Notre moyenne, pendant les derniers cinq jours, a été de vingt milles par jour, la plupart du temps à travers un pays dévasté et désert, où même l'eau était à prime. De te dire que les animaux et les hommes tombaient le long du chemin ne comporte qu'une faible idée des misères que nous avons dû endurer. Tu dois naturellement te demander comment j'ai pu résister. Eh bien I je n'ai succombé que deux fois, et cela, seulement pendant quelques heures. J'ai accompli le trajet comme le plus jeune des nôtres, et sans plus grande fatigue.....

L’abbé Peter O’Leary, de Québec, l’aumonier du Rgiment Royal-Canadien, raconte ainsi la bataille de Paardeberg: — Le 18 Février 1900, date inoubliable et glorieuse. Mon cher frère…Enfin, nous avons goûté au feu, et pour tout de bon, et bien que la journée nous ait coûté cher, nous serions Volontiers prêts à recommencer. Le Canada a droit d'être fier de ses nobles enfants. Cette terrible journée du 18 Février a certes endeuil'é plus d'un foyer jadis heureux, mais les êtres chéris qui là-bas pleurent les morts devront être dans une certaine mesure consolés par la pensée que tous ont fait leur devoir, tous, jusqu'au dernier. C'est l'hommage que leur rendent les réciments historiques, les vétérans des batailles, les Cordons et les Black Watch, les Argyles, les Seaforths et les Cornwalls...

Oh! cette charge furieuse contre un ennemi invisible, jamais je ne l'oublierai, et je n'essaierai pas de la décrire, pour aujourd'hui du moins. L'enfer déchaîné n'en donnerait qu'une imparfaite idée. En avant I en avant I et nous nous précipitions à travers une grêle de balles, dans une atmosphère de mitraille....

Le soir tomba sur notre victoire, et la nuit vint miséricordieusement jeter un voile sur les horreurs de ce glorieux champ de bataille. Et, dans le plus complète obscurité, car la moindre lumière provoquait le feu de l'ennemi, nous commençâmes la recherche des morts et des blessés, nous arrêtant partout où nos mains trempaient dans le sang. Du sang, du sang, encore du sang!


SVP. Pour ceux que la langue Anglaise n'est pas un obstacle.......

Chaplain Peter Michael O’Leary, 2nd SS Bn, RCRI, Second Anglo-Boer War, 1899 – 1900, Heroic Deeds. http://wp.me/p55eja-O9



C.U.


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